Retour aux sources !

Aux Contes de la Vallée, nous sommes profondément convaincus que la pratique de l’art n’est ni réservée à une élite, ni à une minorité marginale. Parce qu’il n’y a pas besoin de technique pour exprimer ses émotions au travers d’un médium quel qu’il soit, et qu’il nous semble que c’est précisément là que ce trouve l’essence de toute démarche artistique.

L’art est logé en chacun d’entre nous, pourvu que l’on s’autorise à lui donner de la place.

Ces quatre dernières années, nous avons fait le choix d’ouvrir les ateliers (jusqu’alors accessibles uniquement sur auditions) à toutes celles et ceux qui souhaitaient rejoindre la compagnie. Nous avons passé d’incroyables moments avec des profils très différents, et toujours la même joie de voir des personnes de tous âges venir se confronter à la scène dans un projet d’ampleur.

Ces quatre années nous ont aussi ouvert des portes pour réfléchir sur la représentation de la pratique artistique dans l’imaginaire collectif.

En effet : Qu’est-ce que l’art ?

Vaste question !

C’est une notion souvent difficile à définir puisque l’art reste forcément abstrait, impalpable, et quoiqu’il arrive à la fois très personnel et universel. Posez la question autour de vous, nous parions que personne ne donnera la même réponse.

Notre équipe s’est souvent questionnée sur la façon d’aborder l’art et/ou la créativité chez les adhérents, sur les différences et les similitudes que l’on pouvait ressentir. La réflexion vient soulever la question : qu’est-ce qui fait la différence entre un artiste professionnel et un artiste amateur ? A partir de quel moment peut-on se définir artiste ?

Au cours de ces quatre années nous avons identifié 3 schémas courant au sein de nos adhérents :

  • Un besoin d’explorer sa créativité, de gagner en confiance en soi, de parvenir à mieux s’exprimer en mettant de soi dans un personnage ou en se mettant au service d’une œuvre.
  • Une soif d’apprendre, de progresser techniquement, parfois (souvent?) couplée à une quête de reconnaissance ou de validation.
  • Une envie de faire partie d’un groupe, pour donner vie à quelque chose de plus grand que soi.
  • Parfois autre chose ou un peu de tout ça à la fois …

Il n’existe pas de bonne ou de mauvaise motivation. Une motivation dès lors qu’elle s’exprime cherche à nourrir un besoin. Ces schémas, ses envies, ces quêtes, nous les observons d’ailleurs également très souvent dans le milieu professionnel. Cependant, il y a toujours ce mystère difficile à cerner qui scinde encore ces deux univers…

Qu’est-ce qui fait que l’on saute le pas, de passer d’une pratique amateure à la tentative d’en faire un métier ? Qu’est-ce qui fait que certain.e.s, après avoir tenté d’en faire un métier, abandonnent cette idée, et qu’est-ce qui fait que d’autres trouvent leur équilibre en conciliant une pratique professionnelle avec un ou plusieurs autres métiers ?

Faisons l’exercice : prenez le temps avant de continuer la lecture, de répondre à chacune des questions ci-dessus avec vos réponses, qu’elles soient clichées ou approximatives. Répondez avec vos croyances ou votre propre expérience.

… Alors ?

La frontière entre l’amateurisme et le professionnalisme se situe-t-elle dans le simple fait d’être rémunéré ?

Ce situe-t-elle au niveau de la technique ? Où de la facilité à utiliser sa sensibilité, ses émotions ? Ce situe-t-elle dans la constance, dans l’engagement, dans la régularité que l’on voue à sa pratique, dans l’envie de bien faire, ou dans le rapport intime que l’on entretient à sa pratique ?

Il nous semble, dans le cadre particulier des Contes de la Vallée (qui travaille avec des professionnels comme avec des amateurs), que la différence fondamentale entre les deux démarches ne tient peut-être qu’à une seule chose : les professionnel.les n’attendent plus la permission d’un coach, d’un metteur en scène ou d’une quelconque figure extérieure pour mettre d’elleux dans leurs propositions. La création se met en marche d’elle-même. L’artiste scénique est disponible à la manifestation de ses émotions (les siennes ou celles de l’autre) pour jouer avec. Parce que c’est de cela qu’il s’agit : de jouer et d’émotions.

Cette observation pourrait-elle faire tomber la croyance limitante comme quoi le statut d’artiste serait une prétention réservée aux professionnels ?

Dans notre rapport à l’art, peu importe les outils, le vocabulaire (technique) utilisé, ce qui nous intéresse, c’est de déceler l’artiste et donc : la sensibilité. Beaucoup d’artistes amateurs sont autrement plus disponibles et authentiques dans leur jeu de scène que certains professionnels pressés par le temps, la pression de gagner son pain, le besoin d’être validé par ses pairs etc… (la liste est infinie). Beaucoup de débutants aussi sont plus disponibles que des pratiquants de longues date, du simple fait que leur rapport à l’art est bien moins encombré de croyances limitantes sur l’art et/ou sur une éventuelleme bonne ou mauvaise façon de pratiquer.

Se cacher derrière le manque de technique est un autre écueil dans lequel il est facile de tomber, pour justifier un manque de confiance en soi ou pour rester dans une zone de maîtrise de soi.

Pourtant l’art se trouve peut-être là : justement dans cette zone où l’on ne maîtrise plus, dans la zone où l’on accepte de se laisser surprendre par ce qui vit en nous, survient et nous dépasse.

La technique, elle, n’est qu’un dictionnaire qui donne à l’artiste davantage de vocabulaire pour qu’il ou elle puisse exprimer avec toujours plus de subtilité et de relief, les méandres de ce qui l’habite.

Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise façon de pratiquer. Il y a ce que vous voulez faire et où vous voulez aller.

Pour la rentrée de septembre 2021, nous avons décidé de revenir aux sources et de rétablir les auditions d’entrée à la compagnie. Non pas dans l’idée de fermer des portes à certains, mais au contraire, d’en ouvrir davantage, de créer plus de ponts entre la pratique dite amateure et la pratique dite professionnelle.

Nous affirmons avec cette décision, la volonté de créer un art local, par et pour les habitants du territoire de la Vallée de Chevreuse.

En revenant au format de troupes sur audition, nous réaffirmons notre envie de faire de la création originale, avec des amateurs éclairés : des artistes dont ce n’est pas le métier, mais dont l’engagement et le feu intérieur n’a rien à envier aux professionnels du métier.

Si l’on en croit le dictionnaire Larousse, la définition de l’art qui nous correspondrait le plus, serait la suivante : « Création d’objets ou de mises en scène spécifiques destinées à produire chez l’homme un état particulier de sensibilité, plus ou moins lié au plaisir esthétique. »

Alors rendez-vous en septembre, avec tout l’art de vous pour les auditions des troupes des Contes de la Vallée :

Troupe Jeunes Pousses : pour les 11-17 ans.

Troupe Semi-Pro : pour les 16 +++

Toutes les informations à venir au mois d’août sur notre site internet qui va se refaire une beauté.

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